système électorale au Bénin: la lépi n'est pas possible avant présidentielle 2011
Le député Prd Augustin Ahouanvoébla a débattu hier sur le plateau de la radio Océan Fm de la question de la réalisation de la Lépi. Se fondant sur les deux textes organisant la Lépi et la Commission nationale des libertés et de l’information, il a prouvé que le Superviseur général de la Cps viole les lois. Pour lui, la réalisation de la Lépi, conformément au calendrier de la Cps prendra fin le 13 mars 2011, donc après le 1er tour des présidentielles de la même année.
Quelle est la position de l’opposition face à la Liste électorale permanente informatisée ? Telle était la question fondamentale autour de laquelle l’émission »Cartes sur table » de la radio Océan Fm s’est déroulée hier dimanche 29 novembre 2009. Au cours de l’entretien, le président Ahouanvoébla s’est appuyé sur deux textes de lois pour montrer que le Superviseur général de la Lépi conduit le Bénin dans le gouffre électoral. « Nous sommes très favorables à la réalisation de la Lépi. Mais il faut d’abord en amont installer la Commission nationale des libertés et de l’informatique. C’est à cette commission qu’incombe la responsabilité de la protection des données biométriques à caractère personnel vis-à-vis de la loi», a dit l’honorable Ahouanvoébla. Malheureusement, cette commission n’existe pas encore, a-t-il fait remarquer. Pour Augustin Ahouanvoébla, aucune ligne budgétaire de 2010 ne prévoit l’installation de cette Commission. Pour réaliser une Lépi crédible et consensuelle, a poursuivi le député du Prd, on doit s’appuyer sur les structures techniques telles que la Commission nationale des libertés et de l’information, l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique, l’Institut national de la géographie et enfin le Centre national de la télédétection conformément à l’article 24 de la loi N°2009-10 du 13 mai 2009 qui dit que « … L’exécution de la cartographie censitaire doit être confiée à des professionnels nationaux ayant des expériences avérées dans le domaine. Les organismes techniques compétents dressent et communiquent les listes de leurs cadres à l’organe en charge du recensement électoral national approfondi qui procède à leur sélection et recrutement sous l’autorité de la Commission politique de supervision ». Il poursuit son argumentaire en laissant entendre que « La Cps s’est substituée à la Mission indépendante de recensement électoral nationale approfondi (Mirena). « Il y a renversement des rôles des acteurs car le chef de l’Etat a lancé en lieu et place de la Cps les opérations de la Lépi au lendemain de la sortie médiatique de la coalition l’Union fait la Nation », a dit Augustin Ahouanvoébla. « Les recrutements des différents organes et des cartographes sont hasardeux et politiques parce que conduits de bout en bout par la Csp alors qu’elle devrait laisser la Mirena faire la sélection et lui soumettre les dossiers retenus », a-t-il ajouté. Pour corroborer les abus dont il a fait cas, il cite des noms des agents cartographes recrutés dans sa propre commune d’Avrankou et à Adjohoun. Pour l’honorable Ahouanvoébla, le calendrier de la réalisation de la Lépi tel que planifié par la Cps prévoit pour le 31 janvier 2011 l’affichage de la liste informatisée. Se basant sur cette programmation, le député Ahouanvoébla s’est référé à la loi N°2009-10 du 13 mai 2009 en son article 30 pour montrer qu’il faut attendre le 13 mars 2011 pour avoir la Lépi définitive. « Quand on croise le calendrier de la Cps et les dispositions relatives aux réclamations, il faut une trentaine de jours après le 31 janvier 2011 pour avoir la Lépi définitive », poursuit-il. Dans ces calculs, le député estime qu’il faut attendre le 13 mars 2011 pour avoir la Lépi alors que les bailleurs et les experts ont souhaité que la Lépi prenne fin au moins six mois avant les élections pour éviter toute situation conflictuelle.
Tobi Ahlonsou